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©Greves Ap 1|Marianne LARVOL
PEMP REAL A VO ! Parcours du centenaire des grèves sardinières

PEMP REAL A VO! Parcours du centenaire des grèves sardinières

Un parcours touristique et culturel original porté et imaginé par Emglev bro Douarnenez, association qui valorise la langue et la culture bretonnes, avec l’illustratrice Marianne Larvol et en partenariat avec l’Office de Tourisme du Pays de Douarnenez.
Ce projet a reçu le soutien du programme «Patrimoine maritime et littoral – Réhabilitation du bâti et médiations innovantes» de la Direction du tourisme et du patrimoine de la Région Bretagne et de la Ville de Douarnenez.

Le travail de recherche s’est réalisé avec l’aide de Jean- Michel Le Boulanger (auteur, géographe), Fanny Bugnon (Docteure en histoire contemporaine, spécialiste des études sur le genre – Rennes 2), Françoise Pencalet (docteure en histoire), Fabien Tillon (historien et petit-fils de Charles Tillon), Arlette Julien et l’association Les Mémoires de la Ville à Douarnenez (association d’histoire locale), Alain Le Doaré (historien, qui a aussi confié à Marianne Larvol ses archives photographiques pour le travail de création graphique).
Au travers de ce parcours de sensibilisation aux grèves de 1924/1925, c’est une grande partie de l’histoire du patrimoine maritime douarneniste et breton dont il est question : la pêche à la sardine, les conserveries, le droit des femmes, le droit des travailleurs, les luttes ouvrières, tous témoins de l’importance de l’industrie de la pêche dans le développement économique et social de la région.

Le parcours s’étend de l’ancienne gare de Tréboul au port du Rosmeur. Il permet de découvrir 8 collages de personnages ayant marqués ces grèves et 4 scènes de vie quotidienne.

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©pemp real a vo5|Marianne Larvol

Les grèves

En 1853, le système de l’appertisation arrive sur Douarnenez. L’invention de Nicolas Appert permet la conservation d’aliments sur une longue période grâce à la mise en conserve. Suite à cela, des conserveries sont construites et permettent le développement industriel du port. Les sardines, précédemment pressées, sont mises en boîte. Le poisson pêché par les hommes est mis en conserve par les femmes.
Les conditions de vie sont très difficiles : les femmes travaillent tant qu’il y a de la sardine, de jour comme de nuit ; elles gagnent 0,80 cts de Franc de l’heure soit le prix d’un litre de lait. Le 24 novembre, toute la ville se met en grève pour demander une augmentation de salaire : 1 Franc de l’heure. Le maire Daniel Le Flanchec, engagé aux côté des femmes d’usines, leur conseille de demander 1,25 Franc de l’heure. Des syndicalistes comme Lucie Colliard ou Charles Tillon viennent aider à l’organisation du mouvement. Les usiniers ne veulent pas négocier malgré l’intervention du ministre du Travail. Néanmoins une petite conserverie, celle de la veuve Quéro, va négocier avec les femmes d’usines le 23 décembre 1924.
La grève se termine en janvier 1925. Elle a duré 46 jours. Les femmes victorieuses obtiennent un salaire d’1 Franc de l’heure, les heures de nuits majorées, et la reconnaissance du droit syndical.

L'artiste : Marianne Larvol

Marianne Larvol est illustratrice et graphiste. Elle vit actuellement à Douarnenez, petit port de pêche du Finistère.

 

Marianne Larvol, illustratrice à Douarnenez, a réalisé 12 fresques sur le thème des grèves de 1924-1925 : des scènes mais aussi des portraits de personnes ayant marquées ces grèves. Elles forment un parcours allant de Tréboul jusqu’au port du Rosmeur.

Le parcours

Exemple

Pemp real a vo : « 25 sous nous aurons ». Tel est le slogan qui retentit dans les rues de Douarnenez lors des défilés quotidiens. Les ouvrières gagnent 0,80 F l’heure. Le 21 novembre, la grève éclate et s’étend à toute la ville le 24.

Pemp real a vo : Sed al lugan a stlak e straedoù Douarnenez e-doug an dibunadegoù pemdez. 0,80 f dre eurvezh e vez paeet al labouradezed.
D’an 21 a viz Du e tarzh an harz-labour, ha d’ar 24 en em led er gêr a-bezh.

> Chansons : « pemp real a vo »

Lien vers https://raddo-ethnodoc.com/raddo/document/3242511

Chanté par Marie Le Moan-Prévosto, La Cale, en 2022, puis avec Jean-Pierre Hélias « Cinq sous nous aurons : C’est les femmes qui chantaient ça ! » (Robert Olier). « C’était pour demander cinq sous d’augmentation, le réal, c’était avant le sou. » (Marie Prévosto). Le réal est une monnaie espagnole utilisée du XIVe au milieu du XIXe siècle. Ce refrain a résonné durant la grande grève de 1924. « 25 sous tout de suite, il nous faut 25 sous – pemp real c’était 25 sous.  (…) et alors on a fait une grève (…) près de deux mois. En train de faire des tours autour de la ville partout en chantant pemp real a vo. » (ce sera 25 francs de l’heure au bout de 50 jours de grève !).

 

LA-VILLE-EN-GREVE_Melanie-syndicaliste_legarrec-C2.mp3LA VILLE EN GREVE_Mélanie syndicaliste_legarrec-C2.

> Témoignage audio : « Mélanie, ancienne syndicaliste CFTC», enregistrée par Nicole Le Garrec, 1977

Différentes façon de faire le parcours

Un parcours commenté

L’Office de tourisme du Pays de Douarnenez proposera une balade commentée entre les deux rives, de port à port, ponctuée d’extrait de chansons ou de témoignages.

En juillet et août les lundi à 14h30 et les jeudi à 15h
Septembre à octobre les mardi à 14h30
Adulte : 6,5 €
Enfant (10-18 ans) : 4€
Moins de 10 ans : gratuit
Durée: 2h

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Un livret découverte

Grâce à un livret de 8 pages disponible gratuitement à l’Office de Tourisme du Pays de Douarnenez, vous pourrez sillonner les ruelles et venelles de la ville pour admirer les oeuvres de Marianne Larvol.
Un descriptif détaillé, des illustrations, des témoignages audio et des chansons seront disponibles via un QR code.

Une balade spectacle

Trois balades commentées seront suivies du spectacle de Sabine CORRE «la grève rouge». Le spectacle relate l’histoire d’une jeune femme arrivant sur Douarnenez pour travailler dans les usines juste avant la grève de 1924-1925.
A travers son témoignage, le visiteur découvrira le quotidien des femmes d’usines, des marins pêcheurs. Un récit conté, rythmé par le chant des sardinières.

Le mardi 16 juillet à 14h30 – Le mardi 20 août à 17h30
Le samedi 26 octobre à 14h30

Adulte : 9,5 €
Enfant (6-18 ans) : 7,5 €
Moins de 6 ans : gratuit

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Sommaire

Lucie COLLIARD

Une syndicaliste à Douarnenez

Lucie COLLIARD, militante féministe, membre du comité directeur du parti communiste, arrive à Douarnenez dès les premiers jours de grève en 1924. Son rôle est prépondérant dans l’accompagnement des femmes d’usines jusqu’à la victoire.

> Extraits : « Une belle grève de femmes : Douarnenez » de Lucie Colliard – Librairie de l’Humanité, 1925.

 

« Elles sont plus de 2000 femmes à Douarnenez qui travaillent les produits de la pêche de trois à quatre mille marins. Toutes n’habitent pas la ville ; la moitié au moins vient des bourgs voisins : Ploaré, Tréboul, Pouldavid.

– Combien gagnez-vous, Augustine ?
– Nous gagnons toutes la même chose, seize sous de l’heure, les petites de douze ans comme les vieilles de quatre-vingts.

– Et vous, Malvina, pourquoi demandez-vous une augmentation ?
– Parce qu’on ne peut plus vivre comme ça. Chez nous ça  a toujours été la misère. Aussi, nous les jeunes, nous ne voulons plus accepter cette vie que les patrons voudraient continuer à nous imposer. Il faudra que ça change !

– Et vous Marie-Anne, à votre âge, vous vous révoltez aussi ?
– Oh ! Moi j’ai déjà fait la grève en 1905*, mais personne n’était venu à notre secours. Mais cette fois-ci, puisque vous venez nous aider, ça va marcher !

Toute la misère des sardinières est contenue dans ces trois conversations. La mentalité des générations de grévistes aussi. Les jeunes plein d’entrain, ardentes et enjouées. Les vieilles, fortes de l’expérience d’une  ancienne grève, ne redoutant rien, cuirassées par leur longue vie de privations. Les femmes d’âge mûr, plus réservées, moins hardies, soucieuses des petits dont elles ont encore la charge. Mais toutes décidées à tenir pour vaincre. »

Du bateau à l’usine

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, Douarnenez devient un grand centre industriel, suite à la création de nombreuses conserveries. Fin 1924, Près de 2 000 femmes d’usines travaillent dans 23 conserveries.

Les femmes occupent 3 types de postes : l’étêtage et étripage les sardines, les contremaitresses qui  encadrent les ouvrières, et les commises qui sont sur le port attendant le retour des pêcheurs pour acheter aux enchères le poisson.

DANIEL LE FLANCHEC

Maire de Douarnenez en 1924

Daniel LE FLANCHEC est maire Douarnenez de 1924 à1940. Son engagement et son soutien total à la grève fait de lui un véritable « héros » auprès des marins et femmes d’usines.

Le-Flanchec_Melanie_NLG_1977.mp3Le Flanchec_Mélanie_NLG_1977.

Témoignage : « Mélanie, ancienne syndicaliste CFTC», enregistrée par Nicole Le Garrec, 1977

Transcription:

« Et c’était le premier maire communiste de France. Y’avait une méfiance quand même. Douarnenez était cataloguée ville rouge. Oh, la ville rouge. Alors que les gens ne sont pas plus rouges qu’ailleurs. Mais enfin cela a été catalogué comme cela. Et certainement, on nous a fait une réputation à Paris ou ailleurs, qui n’est pas vraie. Qui n’est pas vraie. Il ne fallait pas nous prendre pour des sanguinaires, quand même, oh non. – Et y’a eu cette grève, effectivement qui était mené par Le Flanchec, c’est sûr, et par le Parti Communiste, et par la CGT. – oui, c’est sûrement eux qui ont mené cela. Moi à ma connaissance, y’avait pas d’autres syndicats. Y’en avait pas d’autres. Y’avait que cela. C’était le seul à l’époque. Et mon dieu, on dit en Breton « tu ar re baour », c’est à dire « le coté des pauvres. » Voilà, qu’est ce que vous voulez, et c’était vrai. – On peut dire que La mairie était chasse gardée avant. Du fait que Flanchec est rentré là quand même à la Mairie, le peuple a eu quand même accès à la Mairie. On allait facilement à la Mairie, pour trouver le Flanchec, qu’on serait pas allé avant, trouvé un de Penanros. qui était un notable de la ville. – C’était plus du tout pareil. – C’était pas du tout pareil ! C’était plus du tout pareil. Vraiment, cela à ouvert la porte de la Mairie au peuple. »

La ville en grève

Pemp real a vo : « 25 sous nous aurons ». Tel est le slogan qui retentit dans les rues de Douarnenez lors des défilés quotidiens. Les ouvrières gagnent 0,80 F l’heure. Le 21 novembre, la grève éclate et s’étend à toute la ville le 24.

> Chansons : « pemp real a vo »

Lien vers https://raddo-ethnodoc.com/raddo/document/3242511

Chanté par Marie Le Moan-Prévosto, La Cale, en 2022, puis avec Jean-Pierre Hélias « Cinq sous nous aurons : C’est les femmes qui chantaient ça ! » (Robert Olier). « C’était pour demander cinq sous d’augmentation, le réal, c’était avant le sou. » (Marie Prévosto). Le réal est une monnaie espagnole utilisée du XIVe au milieu du XIXe siècle. Ce refrain a résonné durant la grande grève de 1924. « 25 sous tout de suite, il nous faut 25 sous – pemp real c’était 25 sous.  (…) et alors on a fait une grève (…) près de deux mois. En train de faire des tours autour de la ville partout en chantant pemp real a vo. » (ce sera 25 francs de l’heure au bout de 50 jours de grève !).

 

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> Témoignage audio : « Mélanie, ancienne syndicaliste CFTC», enregistrée par Nicole Le Garrec, 1977

Mme QUERO

Une femme parmi les usiniers

Les patrons d’usines font front commun contre les revendications des grévistes. Alors que le comité de grève est reçu par le Ministre du Travail, une patronne d’usine, Mme QUERO accepte les revendications salariales. le 23 décembre 1924.

quero-conserveurs-audio-.mp3quero conserveurs audio.

Témoignage (fichier audio) : « Mélanie, syndicaliste », enregistrée par Nicole Le Garrec, 1977

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