Douarnenez vit de la pêche. La sardine est la reine de la Baie de Douarnenez depuis plusieurs siècles. Toute la ville vit au rythme de la pêche. D’abord dans les usines à salaison en période gallo-romaine puis les presse à sardine et dès 1853, dans les conserveries.
Au XIXème siècle, les femmes sont dans les usines, les fritures, les hommes en mer. Les petits garçons avec leur père; les jeunes filles avec leur mère. Quand le poisson est débarqué, il faut le travailler même s’il faut pour cela terminer tard dans la nuit.
Le salaire est bien maigre au vu des heures travaillées. Les conditions de vie sont de plus en plus difficiles. Elles sont payées 80 centimes de francs l’heure.
Le 20 novembre 1924, les ouvrières de l’usine Carnaud se mettent en grève. Elles demandent 1 franc l’heure. Peu à peu toutes les usines se rangent derrière ce même mot d’ordre : « Pemp real a vro », 5 sous nous aurons. Le maire de Douarnenez, Daniel LE FLANCHEC se range du côté des manifestants et leur conseille de demander 1,25 Franc. Les pêcheurs qui sont les maris, pères, frères des ouvrières sont solidaires et ne partent plus en mer pêcher. Un comité de grève est élu pour organiser le mouvement.
Les usiniers refusent de négocier malgré la présence d’un juge de paix. Les cortèges résonnent tous les jours dans la « ville rouge ».
Le ministre du Travail, Justin Godard, invite les 2 partis pour négocier à Paris le 12 décembre. Le lendemain, Mme Quéro, propriétaire d’une petite conserverie négocie: 1 Franc pour les femmes. Raynier, accompagné de ses acolytes, arrive sur Douarnenez le 18 décembre. Ils distribuent des tracts contre la grève. Le 31 décembre, ils vont plus loin et tentent de tuer Daniel LE FLANCHEC. Des preuves pointent vers 2 conserveurs. Pour éviter d’être poursuivi en justice, le syndicat patronal négocie : 1Fr l’heure.
La grève est finie le 7 janvier 1925. Les femmes l’ont remportée après 46 jours de grève.