
Hommage à Noël ROCQUEVERT
Noël Bénévent dit « Roquevert »
Noël Roquevert, né en décembre 1892 dans le Maine-et-Loire (enfant de la balle, ses parents sont alors en tournée), mort en novembre 1973.
Un nom, une figure, un personnage qui traverse quatre décennies du cinéma français. La carrière de Noël Bénévent – c’est son vrai nom – défie la raison, au théâtre tout d’abord, qu’il aborde dès l’âge de cinq ans, avec à son actif des dizaines de spectacles dont il ne nous reste rien par définition, au cinéma surtout pour ce qui nous concerne : près de 200 rôles plus ou moins secondaires dans
des films dont les sorties s’étalent entre le début des années 30 et le début des années 70. Le mot « boulimie » n’est pas excessif appliqué à Noël Roquevert que certaines années, on peut découvrir au moins une douzaine de fois sur les écrans. Entamée en 1934, cette carrière cinématographique ne débute vraiment que dans les années 40, grâce à son apparition aux côtés de Jean Tissier et de Pierre Larquey – deux autres seconds rôles mémorables ô combien du cinéma français – dans L’Assassin Habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot. Les chefs d’oeuvres vont alors se succéder au milieu d’une marée de titres, La Main du diable, Antoine et Antoinette, Fanfan la Tulipe, Un singe en hiver…
S’arrêter sur Noël Roquevert, c’est aussi retrouver une série de réalisateurs parmi les plus emblématiques du cinéma français, Clouzot, Guitry, Cayatte, Christian-Jaque, Tourneur, Becker, qui tour à tour l’ont utilisé pour servir leurs univers à chaque fois de façon originale, à chaque fois de façon justifiée, à chaque fois de façon grandiose.
Jean Ollé Laprune
Critique cinéma à POSITIF